14/08/2023
On les rêve, on les prépare et on les attend chaque année avec la même impatience. Les vacances estivales sont indispensables à notre bien-être afin de reposer notre corps et notre esprit. Et qui dit vacances, dit en général soleil. Il nous rebooste et nous donne une bonne mine. Mais, mais, mais.
Bien qu’il participe au maintien d’une bonne santé osseuse et qu’il recharge notre organisme en vitamine D, ses UV sont dangereux tant pour notre peau que pour nos yeux. Et ce ne sont là que les méfaits émergés. Aux vues des températures qui s’annoncent à nouveau chaudes cet été, il est plus qu’important de faire une mise en garde.
C’est ce que font les chirurgiens de l’Institut de Sein de Paris en s’adressant tout particulièrement aux patientes qui, à la suite d’une mastectomie (ablation complète du sein malade) pour cancer ont fait une reconstruction par prothèse. Ils sortent le drapeau rouge en leur rappelant les dangers qu’elles encourent à s’exposer au soleil. Pour elles, ce ne sont pas les UV qui sont des ennemis, mais la chaleur qui peut générer des brûlures cutanées au troisième degré et avoir, par voie de fait, des incidences irréversibles sur leur reconstruction. En quoi cela ? Parce que la prothèse, qui est un corps étranger à même l’épiderme, capte la chaleur, augmente la température de la peau et potentialise les rayons du soleil. « Il y a un espace très fin, variant de 7 à 8 millimètres entre la prothèse et la peau. Celle-ci est alors prise en sandwich par la chaleur concentrée au niveau de la poitrine et la prothèse qui chauffe », explique Isabelle Sarfati, chirurgienne plasticienne spécialisée dans la chirurgie des seins.
Une fois reconstruit, le sein est insensible du fait que la peau ait été décollée du muscle. Il ne ressent donc pas sur le moment l’effet de la brûlure. Ce n’est que le soir, devant le miroir que l’on constate les dégâts et bien souvent, il est trop tard pour agir. D’où l’importance pour ces femmes d’éviter les rayons du Dieu Râ et surtout de ne pas s’exposer durablement avec un haut de maillot de bain sombre.
Chaque année, plusieurs patientes sont concernées par ses brûlures. Une étude dans la revue scientifique Aesthetic Surgery Journal en 2021 rapportait 28 cas impliquant des rougeurs et des lésions cutanées sur prothèses. En France, une quinzaine de cas sont recensés chaque année. Ce sont 15 de trop ! Et à chaque fois, c’est par manque d’information. « C’est un risque que l’on ne connaissait pas il y a quelques années encore, les spécialistes ne prévenaient pas les patientes qui nous le reprochent à juste titre. Aujourd’hui, nous le savons et il est important d’en parler ! », précise le Dr Isabelle Sarfati.
Aussi, maintenant, on ne pourra plus dire « on ne le savait pas. »
Alors, oui en vacances, « on oublie tout, plus rien à faire du tout (…) folie légère », mais plus que tout, on joue la carte de la vigilance. Gare on soleil. On s’en protège !
© Visuels : DR/ Service de presse