03/08/2025
Oui, c’est un fils de ! Et justement ! Avoir un nom connu est lourd à porter ! D’autant lorsque l’on s’appelle Dassin. L’héritage n’est pas sans conséquences. Il faut constamment en prouver sa légitimité. Mais alors, comment exister par soi-même ? Comment se forger et se construire lorsque l’on est l’un des descendants du plus célèbre des chanteurs français ? Et surtout, lorsque l’on ne ressent aucun désir de célébrité ?
Car cette célébrité, Julien Dassin, de son vrai prénom Julian Samuel, l’a subie malgré lui. C’est elle qui n’a de cesse de lui courir après. Son problème ? Avoir été orphelin trop jeune. Eh oui. Il n’a pas eu le temps de connaître son père, emporté, à peine cinq mois après sa naissance, par une crise cardiaque. Quant à sa mère, elle l’a trop vite rejoint. Donc trop tôt, le fils cadet de l’illustre Joe Dassin et de sa femme Christine a dû délaisser les « joies » de l’adolescence pour devenir malgré lui un adulte avisé.
Avec son frère Jonathan, il est le sang de ce patronyme célèbre, le relai de chansons à succès toujours écoutées et d’un répertoire toujours autant réclamé. L’évidence d’en être le gardien prend alors tout son sens. Julien a conscience du poids de ce nom de légende. Il ne peut échapper au devoir de mémoire qu’il lui revient d’avoir.
Il va donc s’employer à faire perdurer le répertoire de Joe Dassin. Lui qui souhaitait rester dans l’ombre, se retrouve en haut de l’affiche. Julien brave sa timidité en reprenant ses grands standards. Et ça le fait. Au-delà de la satisfaction, il en trouve du plaisir. Bien que sa ressemblance soit apparente, loin de lui de chercher à imiter l’artiste et l’homme de scène qu’était son père. Julien n’est pas Joe. Il n’est que le relayeur de ses meilleures chansons, un passeur de témoin pour continuer à satisfaire un public en demande.
Toutefois, pour avancer et se déployer en tant que Julien, il lui faut comprendre ses racines, ses origines, qui était cet homme tant apprécié qu’il n’a pas connu et que seules les archives lui permettent de voir et d’entendre. C’est indispensable à son équilibre. C’est « son Amérique à lui ».
Son travail de transmission va alors se faire par la plume. Dans « Il était une fois nous deux. Joe Dassin, mon père », Julien va chercher les pièces de vérité sur ses ascendants, le couple formé par ses parents, afin de reconstituer le puzzle de leur histoire et donc, la sienne. En partageant sur le papier des anecdotes de leur vie, il se raconte lui-même, se libère et en profite pour rétablir des rectitudes. Son livre n’est pas une biographie « qui s’appelle mélancolie ». C’est un témoignage libérateur exprimé « la fleur aux dents », avec respect et humilité sur « la famille à Jojo » et s’affranchir d’un père dont il porte fièrement l’héritage.
« Il était une fois nous deux. Joe Dassin, mon père » par Julien Dassin aux éditions de l’Archipel