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En toute confidence avec Véronique Genest

03/06/2024

En toute confidence avec Véronique Genest

Elle a été la première femme commissaire du PAF en incarnant Julie Lescaut pendant 22 années. Mais Véronique Genest est avant tout une comédienne de théâtre. Avec « Révélations », elle renoue avec les planches. Ce ne sont plus des enquêtes qu’elle doit résoudre, mais accepter l’insoupçonnable et d’en lever le voile. Après une heure trente sur scène, elle a joué les prolongations autour des bienfaits d’un jus de détox pour me parler du rôle qu’elle incarne dans cette comédie de Jean-Eric Bielle aux côtés de Daniel Russo dans laquelle on rit beaucoup. Et ça aussi, ça fait du bien !

Daphné Victor : Tu interprètes le personnage de Marie. Qui est-elle ?
Véronique Genest : C’est une mère de famille bourgeoise dévouée corps et âme depuis trente ans à son mari chirurgien cardiologue et à sa vie de famille.

 

DV : Y aurais-tu puisé une inspiration personnelle ? 
VG : Tout à fait. Avec ma mère qui avait épousé un médecin. Marie me fait étrangement penser à elle. J’ai beaucoup pris modèle sur elle, notamment quand sa langue fourchait et qu’elle disait des phrases comme « Comment elle va Mimi Matisse ? » au lieu de Mathy.

 

DV : Ton rôle a énormément de facettes. Tu sembles prendre beaucoup de plaisir à le jouer …
VG : Je m’amuse comme une folle. Marie est un rôle magnifique. C’est une femme qui a tout. C’est une mère attentive qui cache bien son jeu. Elle fait l’idiote par moment alors qu’elle ne l’est pas du tout. Elle est d’une mauvaise foi exemplaire. Avec son mari, ils se disputent et se charrient en permanence, mais ils s’aiment. 
 
DV : Quid de ton duo avec Daniel Russo ?
VG : On se connait. On éprouve beaucoup de plaisir à jouer ensemble, d’autant que la pièce est drôle. On rit beaucoup. 

 

DV : Cette comédie est un enchainement de rebondissements, qui au fur et à mesure de leurs révélations créent la surprise, ce qui ne sera pas sans dépasser Marie et son mari …
VG : Oui, mais ils vont être tolérants, parce que leur amour va primer sur tout. Les multiples révélations qui sont faites sont très actuelles et sont traitées d’une façon très drôle. Mais on n’en dira pas plus. Pour les découvrir, il faut venir voir la pièce.

 

DV : Être sur scène est-il plus intense que d’être devant une caméra ?
VG : J’ai passé 40 ans devant les caméras. J’adore tourner, mais le théâtre est un plaisir spontané. On a cette liberté d’être pendant 1h30 le seul maître à bord sur ce que l’on va faire. J’y ressens un plaisir immense.

 

DV : Justement, entre comédiens, vous faites-vous des niches ?
VG : Faire des niches, c’est sortir du rôle, donc ce n’est plus jouer la pièce. Je préfère respecter le texte, emmener mon personnage d’un bout à l’autre dans sa logique, dans ses réactions, donner un bon spectacle intègre et honnête. Il y quelques jours, avec Daniel, nous avons eu un fou rire spontané. Il n’a pas bien prononcé « ski nautique ». Il est parti dans un rire et moi je ne pouvais plus parler alors que ma réplique demandait d’être sérieux.

 

DV : Que te dis-tu avant de monter sur scène ?
VG : « Merde » allez les enfants on y va ! » et je fais un exercice de « cocotte » pour réveiller la diction et mon articulation.

 

DV : Quels sont tes futurs projets ?
VG : J’ai des lectures de pièces, un projet avec Véronique Jeannot. Je suis également en train d’écrire un roman qui pourrait donner lieu à une pièce. En Corse, j’ai toujours mon festival. Mais faute de subventions l’an dernier, je n’ai pas pu le continuer. Un nouveau théâtre vient d’être construit à Calvi. J’aimerai bien y monter des pièces, les jouer pour ensuite les amener sur le continent.

 

DV : Rien en télévision ?
VG : Pas pour le moment. J’attends que l’on me propose un beau rôle. Mais si ce que je suis en train d’écrire devenait un téléfilm, cela pourra être le cas…

 

DV : Et passer derrière la caméra ?
VG : Mettre en scène me fait très envie. Mon projet pourrait également me le permettre.

 

DV : C’est ce que l’on peut te souhaiter ?
VG : En autres, bien sûr, mais que l’on continue de m’offrir de très belles pièces et de beaux rôles. J’aime ce métier. Je m’y amuse.

 

« Révélations, on a tous un jardin secret » un psychodrame de Jean-Eric Bielle où les confidences sont légion et dans lequel le rire est omniprésent. Dans cette famille bourgeoise, tout le monde y va de sa révélation. Enfants, parents, les surprises, même fantasques, se succèdent crescendo par la mise en scène de Arnaud Lemort assisté de Laetitia Grimaldi et de Laura Chevalier, par le jeu affuté des parents, un tandem complice formé par Véronique Genest (remplacée par Julie Arnold à partir du 3 juillet 2024) et Daniel Russo et par les deux enfants interprétés par le talent très prometteur de Messaline Paillet et Edouard Collin  - Du mardi au samedi à 21h00 et le dimanche à 17h00 - Théâtre de Passy (Paris 75016) – Réservations : 01 82 28 56 40 – www.theatredepassy.fr

 

(c) visuels : ouverture : DR/Véronique Genest

                      final : DR/CL